Reprise d'études : l'avis d'experts en recrutement

Vous souhaitez évoluer au sein de votre entreprise et gagner en responsabilité ? Ou bien au contraire changer totalement d'horizon ? Qu'il s'agisse d'un projet de transition professionnelle ou d'évolution de carrière au sein d'un même emploi, s’engager dans un programme en formation continue est une initiative qui doit être mûrement réfléchie et préparée. Pour vous aider dans cette démarche de réflexion, nous avons interrogé deux spécialistes du recrutement : Maxim PETER du Cabinet HAXIO et Shirley MAFFRE du Cabinet PROGRESSIS​​​​​​​.


Parmi les spécialistes susceptibles d’apporter des éléments de réponse et de réassurance, les recruteurs sont particulièrement bien placés. Voici l’analyse de deux « chasseurs de tête », Maxim PETER du Cabinet HAXIO et Shirley MAFFRE du Cabinet PROGRESSIS, qui nous donnent leur point de vue sur la reprise des études.

La formation continue, un véritable atout

Auparavant, et particulièrement dans les grands groupes et pour les postes de dirigeants, les recruteurs restaient attachés aux diplômes acquis en formation initiale. Aujourd’hui, si les deux profils - à savoir celui d’un cadre ayant décroché un diplôme reconnu en formation initiale et un cadre ayant repris ses études pour obtenir un diplôme équivalent - ne sont pas encore appréhendés de la même manière, leur vision évolue cependant et la formation continue est de mieux en mieux perçue.

Le contexte de la reprise d’étude, les raisons, les moteurs, les motivations personnelles du candidat et le projet dans lequel elle s’inscrit sont toujours questionnés. Généralement l’engagement dans une formation de longue durée correspond à une envie de changement et de progression, une période d’interrogation, de redynamisation, de repositionnement, voire de réorientation. Il accompagne une volonté de prise de distance, une réflexion sur ses compétences, un souhait de compléter son expérience, enrichir ses savoir-faire et savoir-être.

Aux yeux du consultant, la reprise d’études - lorsqu’elle a été engagée personnellement par le candidat - est un signal fort d’une démarche positive, marque de dynamisme, d’effort et de volonté. Ainsi, à la différence des études initiales, et à son bénéfice, la formation continue représente un choix mûri, posé par un adulte qui a du recul, une connaissance du marché, et elle est à ce titre potentiellement plus riche d’expérience.

La formation continue reste à valoriser

Si la « marque » de l’établissement qui a délivré la formation peut sembler importante à première vue, de même que le diplôme obtenu, les apprentissages - de tous ordres - qu’elle a occasionnés restent aussi très importants et le consultant s’attachera à approfondir ces autres acquis ainsi que le vécu du candidat durant tout ce temps de formation.

Le candidat va en effet tout au long de son cursus acquérir des connaissances, mais aussi vivre de multiples expériences, challenges, rencontres - au sein de la promotion, avec les enseignants - qui seront source d’importantes ouvertures, de changements, d’apprentissages. Tous ces vécus, annexes à la formation en elle-même, constituent une réelle richesse qu’il est essentiel de structurer et de faire valoir.

En effet, le diplôme ainsi que tous ces acquis n’auront de valeur que si le candidat sait « vendre » sa formation et se montrer convaincant auprès des recruteurs : apprendre à pitcher sur son parcours, simuler des entretiens de recrutement, sont des compléments absolument indispensables et il est pour cela souvent jugé très utile de se faire coacher ou de suivre des ateliers dans cet objectif.

Il est aussi particulièrement important d’engager cette réflexion en profondeur sur son parcours professionnel tout au long de sa formation et non pas uniquement une fois diplômé. Le participant aura en effet d’autant plus de chances de tirer profit des apports de la formation, même s’ils sont un peu éloignés de son contexte et quotidien professionnel actuel, s’il peut se projeter dans un avenir dans lequel ces compétences complémentaires lui seront utiles. Comme le dit le proverbe : “il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud !”.