Soutenir et développer la place des femmes dans l’ingénierie au travers de

A l’occasion de la journée mondiale des femmes dans l’ingénierie (« International Women in Engineering Day »), ce 23 juin 2019, rencontre avec des professionnelles du génie, étudiantes en formation continue à l’Université Paris Dauphine-PSL.

 

Reconnue pour ses formations et sa recherche dans les mathématiques, les statistiques, l’informatique, l’intelligence artificielle (IA) et les data, l’Université Paris Dauphine-PSL compte, au travers de Dauphine Executive Education, son département de formation continue, plusieurs programmes en lien avec l’ingénierie conçus pour les professionnel(le)s : Executive Master Statistique & Big Data, Master Gestion des Systèmes d’Information, Certificat Data Science, Diplôme d’Université RGPD-DPO et son nouvel Executive Master Intelligence Artificielle & Science des Données dont la première promotion va bientôt être diplômée.

Selon un rapport de l’UNESCO * « les femmes sont traditionnellement sous-représentées dans les domaines des sciences de l’ingénierie, où elles ne constituent que 10 à 20% des effectifs » (moyenne mondiale).

Dauphine Executive Education, au travers de son offre de formations, est fier de développer les compétences des professionnelles et de soutenir la reconnaissance des femmes au travail. En effet nous affichons des pourcentages plus élevés que les moyennes mondiales dans les formations citées, avec une moyenne de près d’1 étudiant sur 3 du genre féminin (39 femmes sur 132 étudiants, soit 29,5% des effectifs) et plus d’1 intervenant sur 3 appartenant à la gente féminine (33 femmes sur 93 enseignants, soit 35,5%). Bien que supérieurs et en hausse chaque année, ces chiffres restent peu élevés et la parité homme femme ne semble malheureusement certainement pas pour tout de suite.

Rencontre avec 6 étudiantes, professionnelles expérimentées des fonctions du génie, pour connaître leur ressenti et leur regard sur la place des femmes dans ces métiers.

Quelle évolution de la place de la femme dans les métiers en lien avec l’ingénierie avez-vous pu noter au cours de votre carrière ?

Pour Sophie Vincent, participante du Certificat Data Science (promotion 7), « les médias en parlent beaucoup et les choses évoluent, mais c’est un processus lent et asymétrique, du moins dans la finance. En effet, certes les mentalités évoluent et les "coups de pouce" pour plus de diversité dans les équipes sont fréquents, mais globalement les candidates pour ces postes restent largement en sous-nombre. » Mariame, également participante du Certificat Data Science (promotion 7) est du même avis pour les métiers techniques en général. « Je dirais que l’évolution de la place de la femme […] est en perpétuelle croissance ». « Aujourd’hui l’égalité des genre et les réseaux sociaux permettent une ouverture d’esprit. Il y a de moins en moins de barrière pour l’entrée des femmes dans les métiers qui ont eu à une époque une connotation masculine », complète Arzu ERDEM, Chef de projet MOA, AUBAY (ESN), étudiante du Master Gestion des Systèmes d’Information (promotion 5).

Selon Françoise ENJOLRAS, Web tools co-ordinator, Union Internationale des Chemins de fer, étudiante du Master Gestion des Systèmes d’Information (promotion 5), « le faible pourcentage de femmes dans les métiers de l’informatique est une spécificité bien française. Cela relève d’un problème de représentation de la place de la femme et d’une "autocensure" de la part des femmes qui s’empêchent d’aller dans ces métiers à connotation très "masculine" pour ne pas dire "macho". » Sophie ajoute à ces propos que « ce n’est pas seulement l’acceptation par les collègues qui pose problème, mais aussi notre propre image et la confiance que nous avons en nous ». « Comme disait Grace Hopper (informaticienne américaine et conceptrice du premier compilateur et du langage COBOL, 1906-1992), "le bateau est en sécurité dans le port. Mais ce n'est pas pour cela que les bateaux ont été construits. Prenez la mer et faites de nouvelles choses" », développe Arzu.

Valérie, Responsable Data Quality Data Management, étudiante du Master Gestion des Systèmes d’Information (promotion 5), bien qu’ayant le même ressenti, nuance un peu ses propos, « les femmes sont toujours sous-représentées dans les métiers de l’informatique, de la gestion de projet et des data sciences ». Elle rejoint cependant ses camarades sur les perspectives positives. « Actuellement, il me semble qu’une tendance favorable se dégage de certaines entreprises qui, en recherche d’innovation, favorisent diversité et mixité. Les profils féminins étant aujourd’hui plus rares cela peut devenir une réelle opportunité pour les femmes ! Les offres de formations vont dans le même sens en incitant les filles à venir rejoindre les filières d’ingénierie. Pour illustrer cette tendance, en 2019 l’école de Intelligence Artificielle de Microsoft a accueilli sa première promotion composée à 80% de femmes. »

A l’opposé, Marie, étudiante de l’Executive Master Statistique & Big Data (promotion 2), trouve que « les choses n’évoluent pas » et dresse un portrait plus sombre de la situation que ses camarades. Pour elle « il est très difficile d’être une femme dans un monde d’hommes : manque de prise au sérieux, harcèlement, agressions sexuelles, blagues sexistes, sexisme ordinaire. Je connais des femmes qui ont décidé de changer de métier à cause de ces problèmes et d’autres qui sont persuadées qu’elles n’arriveront pas à évoluer professionnellement. J’ai moi-même failli ne pas obtenir un poste en interne du fait de mon genre et cela m’a été clairement notifié. »

« Il faut surtout inciter les jeunes générations de femme à embrasser ces métiers pour lesquels elles ne sont pas toujours encouragées » souligne Mariame. Marie rajoute qu’ « il faut faire davantage de prévention auprès des filles afin qu’elles refusent catégoriquement ce genre de comportements et apprennent à être plus assertives. Quant aux garçons, il faut leur apprendre le respect et les sensibiliser au harcèlement. »

Comment vous positionnez-vous dans ces métiers à la base « masculins » ?

La plupart de nos étudiantes s’entendent sur le fait que les femmes doivent faire davantage leurs preuves que leurs collègues du sexe opposé. Sophie, présente dans la même société depuis plus de 20 ans, se sent bien intégrée, « je n’ai pas ressenti souvent de défiance, mais il me faut faire parfois mes preuves et laisser le temps d’être reconnue en tant qu’experte. […] Je reste convaincue que les femmes ont moins le droit à l’erreur. » Pour Mariame, le parcours n’a pas été de tout repos, « en tant que femme, il faut toujours travailler deux fois plus dur pour prouver ce qu’on sait faire. » Depuis 12 ans dans l’ingénierie informatique, Marie n’ai jamais pensé qu’il s’agissait de métiers masculins, mais a subi le fait que la société pense ainsi, « je me suis battu pour prouver que j’avais au moins autant de capacités qu’un homme. »

« J’ai toujours eu la volonté de prouver mes compétences pour gagner ma légitimité et la confiance de mes pairs, hommes ou femmes. En tant que femme, j’ai cependant dû être particulièrement vigilante à la reconnaissance de mon travail et veiller à ne pas être oubliée. J’ai le souvenir d’avoir dû revenir, pendant mon congé maternité, pour rappeler à mon chef le dépassement de mes objectifs, afin que mon année de réussite ne soit pas occultée par mon absence au moment de l’attribution des bonus », témoigne Valérie.

Françoise ajoute que les femmes sont « parfois créditées d’un manque de technicité voire d’une incompétence sur des sujets pointus. […] la technique n’est pas le seul aspect du métier, mais il est indispensable de la comprendre et d’en avoir le vocabulaire, nee serait-ce que pour mieux se faire respecter par les collègues masculins mais aussi tout simplement par les éditeurs / consultants ». Elle est rejointe sur ce point par Arzu qui pense qu’exercer ce type de métier exige d’ « avoir une rigueur, une curiosité intellectuelle, des capacités relationnelles, d’écoute et de synthèse et bien d’autres atouts. »

« J’aime travailler dans ce domaine car ce sont des métiers passionnants et innovants dans lesquels les femmes ont largement leur place. » conclue Mariame, participante du Certificat Data Science (promotion 7)

    

* Consulter le site de l’UNESCO pour en savoir plus sur son « initiative d’ingénierie » et les genres dans l’ingénierie.

    

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Certificat Data Science

« La formation m’a permis d’acquérir de nouvelles connaissances et d’en renforcer d’autres. J’en ai été ravie pour plusieurs raisons : le contenu et ma capacité à gérer de front mes responsabilités professionnelles tout en suivant assidûment cette formation. Je me sens prête à me lancer pour m’orienter plus sur le big data car je me sens plus crédible et ça me donne confiance. » Sophie Vincent (promotion 7).

« J’ai fait cette formation pour me remettre à niveau sur les nouvelles technologies dans le domaine de la data science mais surtout pour pouvoir évoluer dans ma carrière. Ce qui signifie avoir plus d’opportunités, de responsabilités et travailler sur des sujets qui impactent notre société et notre quotidien. » Mariame (promotion 7).

Master Gestion des Systèmes d’Information

« J’aimerais être programme manager à l’international dans mon entreprise actuelle. La formation suivie à Dauphine-PSL m’a permis d’acquérir la connaissance du métier d’informaticien, le langage, la compréhension des problématiques purement techniques et en même temps, de connaître les toutes dernières tendances en matière de gestion de projet (méthodes agile, scrum, kanban, lean canvas, devops). » Françoise ENJOLRAS, Web tools co-ordinator, Union Internationale des Chemins de fer, (promotion 5).

« Suite au Master GSI, j’ai pu découvrir la business intelligence et consolider mes connaissances sur le Big Data. Je souhaiterais poursuivre ma carrière dans ce domaine et devenir Data Scientist. » Arzu ERDEM, Chef de projet MOA, AUBAY (ESN), (promotion 5).

« Mon projet professionnel est de capitaliser sur mon expertise de la data et de pouvoir mettre en pratique les méthodes agiles, acquises lors du Master. Pour moi, les bénéfices de cette formation sont autant dans l’apprentissage, ou l’approfondissement, de méthodes de gestion de projet, que dans les retours d’expérience des professionnels sur leurs mises en pratique. Le Master GSI m’a permis de m’enrichir de ces expériences variées et de trouver un nouvel élan pour dynamiser mon profil et accéder de nouvelles opportunités. » Valérie, Responsable Data Quality Data Management, (promotion 5).

Executive Master Statistique & Big Data

« Je crée actuellement mon entreprise de conseil en Intelligence Artificielle / Data avec deux autres femmes et nous allons nous battre pour montrer que nous en sommes autant capables que si nous avions été des hommes. » Marie (promotion 2).